A la fois hôtel, musée et centre de compétences: le projet «Maison de la Tourbière» aux Ponts-de-Martel/NE a fêté son inauguration.
La région autour des Ponts-de-Martel dans le canton de Neuchâtel a un passé marécageux: il y a plus de 10 000 ans, des tourbières ou hauts-marais se sont formées peu à peu dans la région et ont servi d'habitat à une multitude d'espèces liées au milieu marécageux. Cet écosystème a formé des couches de tourbe pendant toutes ces années, à raison d’un millimètre par an. La formation de telles tourbières est un long processus. Cependant, leur destruction est beaucoup plus rapide. En effet, la tourbe convient parfaitement comme matériau de combustion et comme terreau pour l’horticulture. Au début du 19e siècle et surtout pendant la Seconde Guerre mondiale, la tourbe a été exploitée à grande échelle. C'est ainsi que près de 90 pour cent des tourbières ont disparu en Suisse. Aujourd'hui, les quelques zones marécageuses qui subsistent en Suisse sont protégées par la Confédération - dont les tourbières dans la Vallée des Ponts-de-Martel.
Depuis plus de 30 ans, la fondation du Musée de la Tourbière s'engage pour la protection et l'étude des tourbières dans la région des Ponts-de-Martel. Durant cette période, elle a mis en place et entretenu deux sentiers didactiques sur le thème des tourbières. En 2014, la fondation a créé la coopérative de l’Hôtel du Cerf dans le but d'acquérir, au cœur du village, le vénérable Hôtel du Cerf et d'y créer un espace muséal et un centre de compétences sur les sites marécageux, y compris une offre d’hôtellerie et de restauration. Après dix ans de planification et de réalisation intensives, le projet de la Maison de la Tourbière fête ce samedi son ouverture officielle. «Nous nous sommes investis corps et âme dans ce projet. Maintenant, nous sommes tout simplement très heureux de pouvoir accueillir tous les publics», déclare Jean-Daniel Rothen, président de la coopérative de l’Hôtel du Cerf. Un projet unique en Suisse a vu le jour. Il comprend un nouvel espace muséal qui retrace l'histoire des tourbières des Ponts-de-Martel, un centre de compétences d’ambition nationale pour le développement et l'étude des hauts-marais, un sentier didactique de 2,8 kilomètres et un hôtel d'une trentaine de lits ainsi qu'un restaurant d'environ 100 places.
L'Aide suisse à la montagne a soutenu la partie hôtellerie et restauration à hauteur de 500 000 francs
L'Aide suisse à la montagne a soutenu financièrement le projet de la Maison de la Tourbière pour la rénovation de l'hôtel et du restaurant à hauteur de 500 000 francs. Le coût total des transformations s'est élevé à environ 5 millions de francs. «De tels projets hôteliers nécessitent généralement de gros investissements. Mais ceux-ci placent souvent les propriétaires devant des défis financiers presque insurmontables», explique Jean-Maurice Rasper, expert bénévole à l'Aide suisse à la montagne. «Pourtant, ce sont précisément de telles offres qui génèrent une grande valeur ajoutée à long terme et apportent des impulsions touristiques importantes pour la région».
Depuis plus que 80 ans, la fondation Aide suisse à la montagne améliore les bases d'existence et les conditions de vie de la population suisse de montagne en contribuant financièrement à des investissements orientés vers l'avenir. Elle lutte ainsi contre le dépeuplement. De plus, le soutien de l’Aide suisse à la montagne multiplie le nombre d'investissements qui créent de la valeur ajoutée et des emplois, en premier lieu localement dans le domaine des Arts et métiers. L’Aide suisse à la montagne est financée exclusivement par des dons et arbore depuis 1953 le label de qualité de la fondation Zewo, qui confirme que les dons sont utilisés efficacement.
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