Edition PRINTEMPS 2024

En quête de…

France

| Au Pays de Montbéliard

Comme Daniel Morales, à tombeau ouvert, au volant de son « TAXI » 406 ou l’inspecteur Peter Columbo, placide, à bord de son cabriolet 403, menez l’enquête et découvrez les pépites de Montbéliard et des environs.


 

 

 

 

Le château des Ducs de Wurtemberg domine Montbéliard et raconte l’histoire de cette ville au passé mouvementé. Une appartenance d’abord au Saint-Empire romain germanique puis, en 1407, la région devint la propriété des comtes de Wurtemberg lorsqu’Henriette épousa le jeune allemand Eberhard IV de Wurtemberg.

 

En 1424, la comtesse, soucieuse de l’indépendance de Montbéliard, fit construire une solide tour de défense qui fut dénommée de son prénom. Levez les yeux vers la sculpture d'un ours toutes  griffes dehors. A la chasse un beau jour de 1581, Frédéric Ier aurait failli se faire dévorer par cet animal si son chien n’avait été là. 

 

 

Devenue protestante, la région est prospère mais le commerce avec la France catholique s’avère difficile au gré des décennies, en raison d’une sorte de blocus économique. Le 10 octobre 1793, les soldats de la Révolution débarquèrent et la ville se vit annexée à la République, sans combat. Il n’y a pas eu une réplique de la Saint-Barthélemy, le luthéranisme demeura et les théories capitalistes de Calvin inspirèrent les commerçants et les industriels. Le protestantisme était d’une telle ferveur que la région recensa pas moins de treize pasteurs qui sont également maîtres d’école. On apprenait à lire pour la lecture de la Bible de Luther.

 

Bruits de casseroles et rugissements

 

Le temps passe, la révolution industrielle dynamise Montbéliard et les environs. A Fesches-le-Châtel, la famille Japy fabriquera à plus de trois millions d’exemplaires le fameux casque Adrian de la première guerre mondiale.

 

L’usine se visite. Elle propose le récit historique de Japy autrefois, à Cristel aujourd’hui. Ce premier fabricant français d’articles culinaires inox haut de gamme est le fournisseur officiel de l’émission « Top Chef » sur M6. Des emplettes dans le magasin d’usine adjacent valent-elles la peine ? Chaque chose a son prix, le « made in France » n’est pas donné, mais il paraît que c’est le meilleur. A vous de choisir après avoir comparé les prix « outlet » avec les offres sur internet.

 

Bref, vous voilà peut-être avec quelques casseroles de Cristel reconnue « Entreprise du patrimoine Vivant » sous le bras ! Pour le moulin à poivre, un peu de patience encore puisqu’il s’achète à la boutique du Musée de l’Aventure Peugeot.

 

Entrons dans cet empire fondé par Jean-Pierre et Jean-Frédéric Peugeot dès 1810. La présentation y est par secteur. Voici les scies qui font un tabac. Leurs qualités ? Souplesse de la lame, résistance des dents et rapidité de coupe puisque ces outils ne coincent jamais dans le tronc.

 

 

 

 

 

L’acier est utilisé tous azimuts : moulins à café, poivriers, crinolines, couronnes dentaires et vélos. Lors de votre visite de la ville, ne manquez pas d’admirer le magasin qui vendait ces cycles dans un immeuble réalisé par Jean Walter en 1909.

 

 

 

 

Incroyable mais vrai

 

 

Il y eut même des machines à coudre. Les frères Peugeot s’inspirèrent d’un modèle Singer.

 

"Le mécanisme d’entrainement des machines à coudre est composé d’un double pédalier. A l’époque, certains raillent l’effet douteux de ce mécanisme jugé capable de "donner des sensations par son mouvement doux et régulier"."

 

Le clergé s’inquiéta de l’augmentation spectaculaire des naissances et imposa aux ouvrières une heure de rangement dans l’atelier aux portes fermées pour que ces dames retrouvent un calme plus orthodoxe.

 

 

 

On a souvent dit que l’appellation à chiffres des modèles Peugeot avec le zéro central permettait de dissimuler le trou de la manivelle nécessaire au lancement du moteur. Faux : les premiers modèles ont leur blason en haut de la calandre. Et vrai : l’emblème dégringolera jusqu’au niveau du pare-chocs pour un souci d’élégance.

 

 

Le Musée de l’Aventure Peugeot (www.museepeugeot.com) abonde en pépites.

 

 

La chasse aux trésors continue…

 

Au temps de l’Antiquité, juste avant Montbéliard

 

 A une dizaine de kilomètres de Montbéliard, Mandeure (Epomanduodurum, autrefois, signifiant la forteresse des petits chevaux) était une grande agglomération gauloise. Puis elle devint une ville romaine qui s’étendait sur presque 200 hectares au bord du Doubs. Un passage obligé de transit pour le transport des marchandises entre les voies navigables et terrestres.

 

 

 

 

Seul vestige : un magnifique théâtre gallo-romain datant du 1 er siècle de notre ère. C’est le deuxième plus grand de France avec un diamètre de 142 mètres et disposant de quatre étages de gradins pouvant accueillir 18 000 spectateurs.

 

Eblouissement « Pour tous, croyants et incroyants. »

 

L’Eglise du Sacré-Cœur à Audincourt, vue de l’extérieur, présente une architecture dépouillée. Edifié au lendemain de la Seconde Guerre mondiale au cœur du quartier ouvrier dit « des Autos », ce bâtiment de béton austère ne donne guère envie d’y entrer. Mais n’hésitez pas ! Signé Jean Bazaine, le tourbillon de couleurs de l’immense mosaïque rappelant le vocable du Sacré Cœur : le feu, l’eau, les cinq plaies, le cœur,… qui surplombe le parvis n’est qu’un avant-goût de ce que recèle l’intérieur. Vous allez pénétrer dans une grande nef sans bas-côtés ni chapelles latérales, toute de bois et de sobriété. Vos yeux seront éblouis par les 17 vitraux signés Fernand Léger sur une longueur de 70 mètres. L’artiste était athée mais n’hésita pas à mettre son talent au service du sacré. Cette église catholique est fermée. Pour la visiter, renseignez-vous auprès de l’Office de tourisme.

 

 

 

 

Le passé authentique avant la révolution industrielle

 

Depuis 1957, Noël Leroux, soucieux de préserver la mémoire du monde paysan auquel il avait appartenu dans son enfance, récupéra et accumula des objets du temps jadis. Ils sont exposés aujourd’hui au Musée de la Paysannerie et des Vieux Métiers de Valentigney. Dans cette chaumière datant de 1766, donnez dans le détail insolite à dénicher ici et là ! Le berceau suspendu au pied du lit des parents, les bonnets d’âne dans la salle d’école sans oublier le martinet suspendu au tableau noir, à portée de main de l’instituteur, le lion farceur imaginé par Louis Vuillequez travaillant chez Peugeot ou encore la mise au point de l’hélicoptère imaginé par Etienne Oehmichen.

 

 

 

Ouverte du 1 er avril au 31 octobre, dimanches et jours fériés et lundi de 14 h à 17 h 30, cette Maison du Patrimoine (www.vvn.fr) enchante plus de 3 000 visiteurs par année. Nouveau, en juillet et août, du lundi au dimanche de 14 h à 17 h 30.

 

Retour sur Montbéliard avec 3 suggestions

 

Le Pavillon des Sciences (5 Imp. de la Presqu'Île, www.pavillon-sciences.com) propose des expositions interactives dans des mises en scène originales. A visiter en famille. Jusqu’au 5 mars 2023, « En Avant Mars ». Embarquez pour un étonnant voyage imaginaire vers la planète rouge !

 

Montbéliard garde de magnifiques témoignages de ce que fut la Renaissance sous le règne des Wurtemberg. A explorer d’une manière autonome avec un audioguide. Sentier urbain « Heinrich Schickhardt et son temps », 3 km, durée 2 h. Location de l’appareil : 2 euros auprès de l’Office du tourisme.

 

Le Club des Vieux volants Franc-Comtois propose des balades en voitures rétro au cours desquelles s’égrènent le centre historique de la Cité des Princes, le fort du Mont-Bart (maillon d’une chaîne nationale de défense entreprise après la défaite de 1870) découvrant l’horizon lointain des Vosges, du Jura et des rives du Canal du Rhône au Rhin. Durée : 1 h 30 à 2 h. Tarif : 100 euros/voiture pour 3 personnes maxi.

 

 Montbéliard est labellisée « Villes d’Art et d’Histoire ».

 

 

 

 

Texte et photos Claude-Yves Reymond

 

INFOS

La Verquelure est une toile tissée caractéristique du Pays de Montbéliard datant du XVI è siècle. Ce rude issu de chanvre a été remis au goût du jour par l’Office de Tourisme de Montbéliard. Nappes, chemins de table, tabliers, besaces… ou au mètre. 

 

 

Se renseigner:

Office de Tourisme du Pays de Montbéliard

1, rue Henri Mouhot,

25 200 Montbéliard, 

www.paysdemontbeliard-tourisme.com

 

Dormir :

L’Hôtel de la Balance, 40 rue de Belfort www.hotellabalance.fr/

Dans une ancienne demeure du XVI ème siècle, cet établissement de qualité propose aussi des chambres pour personnes à mobilité réduite. 

Héros de la Seconde guerre mondiale, Jean de Lattre de Tassigny y avait établi son QG.

Confort, charme et accueil.

 

 

Manger :

 Le Châtel, 12 rue du Collège à Montbéliard.

Cuisine traditionnelle élaborée à base de produits frais et locaux. Bon.

Brasserie du 7 ème Art, 37 rue de Belfort, 25 400 Audincourt.Du fait maison et des prix agréables au porte-monnaie.

Les Bains Douches, 4 rue Charles Contejean à Montbéliard. On dit de ce restaurant logé dans un cadre original que c’est une bonne table. A vrai dire, ce soir-là, ce fut un peu décevant.

Brasserie du Musée de l’Aventure Peugeot, Carrefour de l’Europe à Sochaux. Simple et efficace. Avec vue sur les collections.

 

Acheter:

Bien sûr, la saucisse de Montbéliard, moelleuse avec des accents de fumé. Des fromages : Comté et Cancoillotte

 

 

 

 

 

 

 

 

 

21.05.2022 14:19

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